Eh puis le soleil se lève, et là, grosse déception, son éclairage sur la chaîne des Dhaulagiri est plutôt sympa, par contre sur la chaîne des Annapurnas c'est très loin de la beauté de la veille au soir où, en plus, nous n'étions environ qu'une vingtaine dans un silence de contemplation. Je ne comprends pas pourquoi cette vue du matin est si prisée alors que, pour moi, le soir c'est tellement mieux, et d'ailleurs je ne suis pas le seul à partager cet avis.
Je retourne au lodge, et pars en direction du cœur du massif des Annapurnas. La végétation déjà bien présente se transforme en une «jungle» humide et très ombragée : c'est rafraîchissant. A un certain moment, je ne suis pas sûr de la bonne direction sur le sentier, je pose mes sacs et mes bâtons et remonte de quelques dizaines de mètres jusqu'à la précédente ferme, où une femme me confirme que je suis bel et bien sur le bon chemin ; je redescends donc, et arrivé au niveau de mes sacs, plus de bâtons ! Je fouille les environs, je questionne quelques personnes de passage, et au bout d'une dizaine de minutes, je dois me résoudre à devoir continuer mon trip sans mes bâtons, avec un genou plus ou moins dans le sac et l'autre parfois faiblard : je sens que ça va être plus compliqué. Je descends, interroge les habitants des 2-3 fermes que je croise, et remonte sur le versant opposé; je m'arrête au premier lodge rencontré et demande au propriétaire deux bouts de bois et avec mon couteau, un morceau de mon fil à linge et des sangles de mon sac à dos (non utilisées, mais que j'avais gardées car potentiellement utiles) je me fabrique des bâtons de substitution. Puis je mange et passe une bonne soirée en discutant de la région du Dolpo avec une américaine et son guide tibétain.