En redescendant du Tilicho Lake en fin d'après midi, j'ai croisé un porteur, assis sur le bord du chemin légèrement vêtu. Sur le coup je n'ai pas compris la situation. Il était chargé avec deux énormes sacs et une table de camping en fer (pas celle de chez Ultralight & Co, non celle que l'on voit dans les séquences saccadées des actualités Pathé des premiers congés payés de 1936, sur lesquelles pouvaient danser nos grands aïeux). Il ne parlait pas anglais, je lui ai quand même demandé dans quelle direction il comptait aller, il m'indiqua la direction du lac, alors que le versant allait bientôt basculer dans l'obscurité. J'ai dû machinalement lui faire une grimace du genre «je crois que ça ne va pas être possible». Et j'ai continué ma descente, c'est une fois en bas, que j'ai compris que ce jeune porteur (moins de 20 ans à mon avis) était exténué, car d'autres trekkeurs l'avaient vu à peu près au même endroit 4 ou 5 heures auparavant.
Si vous décidez de visiter la région avec des porteurs (seul ou en groupe), EXIGEZ qu'ils soient correctement équipés et correctement traités !
... et oui! ici dans la grande descente de 1700 m de dénivellé depuis le Thorong La Pass (5416 m), cette femme porte au moins deux gros sacs de voyage à roulettes. On croise ici et là quelques porteuses, qui imposeraient immédiatement le respect aux plus débiles des machos.