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Bolivie

Une tentative... (octobre / novembre 2011)

Introduction

Depuis plusieurs années, j’avais dans le collimateur la région volcanique et désertique de très haute altitude à l'extrême sud de la Bolivie. Quand je m’y suis intéressé de plus près, je me suis aperçu que le moyen que l’on proposait pour la visiter, c’était des tours de trois ou quatre jours en 4x4 pour parcourir une boucle d’au moins 900 km. En tant qu'amoureux de grands espaces, de belles lumières tardives, je ne pouvais pas, d’un point de vue esthétique, me résoudre à ce survol sous les lumières accablantes en plein jour.

J’ai cherché des alternatives, forcément beaucoup plus compliquées. Certains voyageurs, peu nombreux, la parcourent à vélo. Au cours de mes recherches, je suis tombé sur les cas, très rares, d’une traversée à pied (un couple d’une part, et deux potes de l’autre) en comptant sur l’assistance des 4x4 des agences touristiques pour l'approvisionnement en eau et le dépôt de colis de nourriture à des endroits prédéterminés.

C’est vers cette dernière solution que je me suis dirigé. J’ai contacté une quarantaine d’agences pour leur demander si elles pouvaient me convoyer des colis de nourriture à certains endroits (il y a quelques refuges sur le parcours). J’ai eu très peu de réponses, toutes négatives, et certaines m’expliquant qu’il était hors de question qu’ils s'embêtent avec mes paquets, au moins c’était clair.

Donc j'ai décidé de partir seul, en autonomie de bouffe, et avec une bonne quantité d’eau (il y a quelques points de ravitaillement possibles pour l’eau), ce qui place la barre très très haut. Je ne vais pas pouvoir partir avec mon sac à dos, il va me falloir autre chose. Je cherche les solutions à base de chariot. N'en trouvant pas de satisfaisants, je décide de construire le mien.

Ce sera le Ronnix, en référence au Carrix un temps envisagé. Je remercie vivement mon père et mon frère pour leur aide capitale et sans qui rien de tout cela n’aurait été possible ! Après de très nombreuses heures de brainstorming et de fréquentes retouches et améliorations en fonction de l’évolution et l’affinement de mes besoins, nous statuons pour ce chariot :

Le schéma du Ronnix.

Quelques contraintes à respecter :

Mon père est le principal réalisateur de ce chariot, qui est en aluminium, avec un plateau en contreplaqué. Les roues sont gonflables de 26 cm de diamètre et 8 cm de large avec des roulements à billes. Ce sont les plus grandes roues que l'on peut utiliser sur des mountainboard. Pour la traction, j'ai réalisé un harnais en cousant des boucles de sangles sur une ceinture de musculation légère en mettant sur le ventre la large zone normalement utilisée pour protéger les lombaires.

J’ai passé pas mal de temps pour faire en sorte que tout mon matériel tienne dans un sac d’expédition de 20 kg et un sac de cabine de 7 kg.

Acclimatation à La Paz

J’arrive de nuit à l’aéroport de La Paz (sur un plateau à 4100 m) après deux heures de vol depuis Lima (niveau de la mer). Ensuite je descends en taxi au centre de la ville (3500 m) qui est accrochée aux flans des vallées qui semblent s’écouler du plateau. Comme c’est un peu rude pour l’organisme, je vais rester 3 jours sur place pour m’acclimater à l’altitude et faire quelques achats préparatoires pour mon expédition.

Une vendeuse de pain.

Une vieille dame avec le chapeau melon traditionnel extrêmement répandu.

Vieille dame.

Une autre vendeuse.

Une femme portant son enfant grâce à un aguayo.

Pour maintenir sur mon chariot les bidons d’eau et mes affaires, j’utilise sept sangles (les mêmes qu’on a tous chez nous pour déménager les potes !). Pendant mes préparatifs, j’avais envisagé de ne pas les prendre pour alléger mon sac pendant le transport. Mal m’en aurait pris, car en Bolivie, les sangles telles qu’on les connaît tous, sangle avec came métallique à griffes, et bien ça n’existe pas, ou alors juste le modèle de chantier de 15 m pour sangler un bulldozer ! J’ai mis 2 jours à trouver le magasin qui vend de la sangle au mètre (j’ai besoin d’une petite sangle supplémentaire), et ils n’ont que des fermoirs en plastique du type de ceux utilisés pour les sacs à dos (très fragiles, ça ne durerait pas longtemps). Moralité, si pour votre voyage vous avez besoin de sangles, emportez-les votres.

A La Paz, la circulation est parfois faite par des drôle de zèbres ; mais sous le déguisement on trouve des jeunes dynamiques.

Pour mon dernier jour à La Paz, il y a une énorme manifestation de soutien au camp du président actuel Evo Morales, d'origine amérindienne, car des élections locales sont proches. Les manifestants sont venus de tout le pays. Les mineurs sont particulièrement nombreux et bruyants puisqu’ils font exploser de la dynamite dans les rues.

L’avancée des mineurs, accompagnée des explosions lointaines de dynamite.

Lorsqu’un grand cercle se forme dans la foule, et que tout le monde se bouche les oreilles, ça va péter... Le son est très fort mais relativement sourd, le souffle vous blaste les tripes, c’est très impressionnant. Et si par malheur vous vous faites surprendre par une explosion, sacré bond garanti ! Et veuillez présenter ce bon de garantie au Service Après Vote........ Euuuuuh, ah non, j'ma gouré.... ;o)

Un vieux mineur.

Un porteur de wiphala chiquant de la coca.

Les groupes de manifestants issus d'une même région sont assez facilement reconnaissables.

Rien ne vaut une petite feuille de coca pour poursuivre le défilé.

Le drapeau d’une fédération de paysans.

Les médias sont là.

Cette grande fresque d'environ 20 m rappelle celles des muralistes mexicains et comme elles, exalte les luttes militantes du peuple.

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